L'histoire du Taï-Jitsu
Histoire officielle de la discipline:
JIM ALCHEIK
L’histoire du Taï-Jitsu la plus connue remonte à JIM ALCHEIK qui était un pratiquant de judo qui vivait en Tunisie. Il y rencontre Maître MINORU MOCHIZUKI lors d’un stage. Celui-ci l’invite à venir au Japon pour s’entraîner au sein du dojo de SHIZUOKA. Jim Alcheik était à la base un excellent pratiquant d’Arts Martiaux et principalement de Judo. Il étudie donc au dojo YOSEIKAN à SHIZUOKA pendant quelques années. Maître MINORU MOCHIZUKI le considère très vite comme son représentant pour l’Europe. Dès son retour du Japon JIM ALCHEIK crée la FFATK (Fédération Française d’Aïkido, Taï-Jitsu et Kendo).
Le Taï-Jitsu qu’il pratique à cette époque est un ensemble de techniques de self-défense. Il forma plusieurs élèves ou assistants dont le plus connu par les pratiquants de Taï-Jitsu d’aujourd’hui est Roland HERNAEZ qui s’occupera plus particulièrement de cette branche. Après le décès de JIM ALCHEIK, ses élèves se dispersent et travaillent chacun de leur côté.
En 1972, Roland HERNAEZ accompagné de George HERNAEZ et Daniel DUBOIS se rendent au Japon pour développer leurs connaissances. Dès leur retour ils fondent la FEDERATION FRANCAISE DE TAI-JITSU et SHORINJI-KEMPO, dont Roland HERNAEZ sera le président pendant deux années. Les deux disciplines se sépareront quelques années plus tard et nos experts français vont structurer l’enseignement du Taï-Jitsu et mettre au point une méthode avec un programme bien défini de techniques de base et de katas pour faciliter l’enseignement de cette pratique.
En 1977 le Taï-Jitsu devient une discipline affinitaire de la FEDERATION FRANCAISE DE KARATE et ARTS MARTIAUX AFFINITAIRES (FFKAMA devenue aujourd’hui la FFKDA).
Cette entrée dans une grande fédération devait permettre à notre discipline de se développer plus rapidement, d’obtenir une reconnaissance des grades et d’accéder à un diplôme d’état d’éducateur sportif option Taï-Jitsu. De plus les enseignants et dirigeants obtenaient une reconnaissance et une légitimité dans le monde des Arts Martiaux.
En 1985, Roland HERNAEZ et quelques autres dirigeants décident de quitter la FFKAMA. Ils trouvent que la fédération ne répond plus à leurs attentes et qu’elle leur impose beaucoup trop de choses. Mais tous ne partent pas : Daniel DUBOIS reste présent et dirige donc la section Taï-Jitsu qui continue à se développer au sein de la FFKAMA.
En 1988, c’est le retour du groupe de Roland HERNAEZ à la fédération après avoir fait un petit tour rapide à la FFJDA sous l’appellation Nihon Taï-Jitsu.
Les deux écoles de Taï-Jitsu bien distinctes font partie du même Karaté-Jutsu mais présentent de grandes différences de travail. L’une est beaucoup plus axée sur le judo alors que l’autre très ancrée dans la Fédération est plus axée sur le karaté.
Nouveau coup de théâtre en 2001 où Daniel DUBOIS de la branche Taï-Jitsu décide de quitter la FFKAMA pour rejoindre la FEKAMT sous l’appellation Taï-Jitsu Do. Il entraînera avec lui quelques centaines de pratiquants.
Histoire ancestrale de la discipline:
D’après certains écrits, l’histoire du développement des arts martiaux au Japon serait décomposable en trois périodes :
Les techniques de guerre
Les guerres se succèdent au Japon et de nombreuses techniques de combat cruelles et primitives sont expérimentées sur les divers champs de bataille.
Ces techniques évoluent au fil du temps vers un travail de plus en plus structuré, plus réfléchi et moins improvisé.
La naissance des Ecoles (Ryu)
C’est l’époque de la naissance des différentes écoles d’Arts Martiaux avec chacune un travail technique différent et bien codifié. Une certaine concurrence se crée entre les styles, les conflits sont nombreux pour savoir laquelle est plus efficace techniquement. Durant cette période, l’insécurité est permanente, les violences aux personnes sont nombreuses et les différents clans se livrent une guerre sans merci.
Vers une période de paix
Au cours de ces années-là les techniques Martiales ne sont plus simplement orientées vers le combat, mais plutôt vers une certaine spiritualité, une recherche du bien-être, un certain respect d’autrui et une grande maîtrise de soi. C’est une période de paix où les confrontations sont plus sportives que Martiales.
Durant ces périodes de nombreuses écoles voient le jour. Elles étaient souvent très proches dans leur pratique et se différenciaient seulement par la personnalité ou l’adaptation technique du Maître-créateur. Beaucoup de disciplines se ressemblaient comme le Ju-Jutsu, le Taï-Jitsu, l’Aiki-Jutsu, etc…
Le terme « Taï Jitsu » (Taï : corps – Jitsu : technique – technique du corps) serait donc une ancienne appellation générique pour désigner des systèmes de combats à mains nues, de la même manière que le terme « Ju Jitsu ». Le terme « Taï Jitsu », désignait donc comme beaucoup d’autres, des systèmes martiaux souvent très similaires les uns par rapport aux autres.
Ce ne serait que plus tardivement, que le terme « Ju Jitsu » aurait commencé à être employé d’une manière beaucoup plus précise pour désigner l’ensemble des systèmes de combats à mains nues.
Le développement historique du « Taï-Jitsu », dans une telle optique, serait donc similaire à celle du « Ju-Jitsu », dont le« Taï-Jitsu » pourrait être considéré comme un style particulier ou comme un terme équivalent. Le Taï-Jitsu était certainement un des enseignements martiaux, parmi d’autres, qui était jadis inculqué aux Samouraïs, représentants de la caste des « guerriers » dans la société japonaise médiévale. D’ailleurs, quand on regarde les représentations de combat de cette époque, nous remarquons beaucoup de similitudes avec notre pratique.
C’est donc vers les années cinquante, comme nous l’avons cité précédemment, sous l’impulsion de Jim ALCHEIK et sous les encouragements de Maître Minoru MOCHIZUKI (de l’école Yoseikan à SHIZUOKA), que le système dénommé « Taï-Jitsu » réapparaît et se structure pour pouvoir se diffuser en Europe.
Maître Minoru MOCHIZUKI semble être à la base de ce style.
MaîtreMinoru MOCHIZUKI (1907-2003) débute par le Judo et le Kendo dès son plus jeune âge. Il deviendra disciple auprès de Jigoro KANO au Kodokan par la suite, mais également au Gyokushin Ryu ; MOCHIZUKI dira : « Pendant que j’étudiais avec Sanpo Toku, je pratiquais aussi un vieux style de Ju Jutsu appelé Gyokushin-ryu. Ce système donnait une grande importance aux techniques de sacrifice et d’autres techniques ressemblaient à de l’Aïkido… ».
Il a également pratiqué de nombreuses disciplines dont l’Aïki-Ju-Jutsu (mais également le Jo-Jutsu, Ken-Jutsu, Karaté chez d’autres Maîtres) auprès du Maître Morihei UESHIBA, lui-même transmettant les enseignements du Daito ryu (Aikijujutsu) : « Maître Ueshiba avait reçu du maître Taked l’autorisation d’enseigner le Daîto Ryu Aiki Ju Jutsu. En 1933, maître Ueshiba m’a remis la plus haute distinction de cette école ».
Il fonde, en 1931, un dojo qu’il nomme Yoseikan où il enseigne, à cette époque, le Judo, l’Aïki-Ju-Jitsu, le Iaïdo et le Kobudo. A la fin des années 60, y sera également enseigné le Karaté sous la direction de Maître SANO. Dans certains sites officiels du Nihon Tai Jitsu, il est dit qu’il existait une section Taï-Jitsu au sein du Yoseikan. Personne ne peut le certifier et aucune photo ni gravure n’en témoignaient.
Maître Minoru MOCHIZUKI est considéré comme l’un des plus grands Maîtres d’arts martiaux du 20ème siècle.
Fidèle à l’enseignement de ce Maître d’exception durant trois années pleines au Japon, Jim ALCHEIK a été constamment à la recherche de techniques rapides et simples.
Jim ALCHEIK a donc appris les diverses disciplines enseignées par Minoru MOCHIZUKI. A son retour du Japon en 1957, accompagné entre autres de Hiroo MOCHIZUKI, le fils de Minoru, il ouvrit un Dojo à Paris. Le Taï-Jitsu y était enseigné de manière très distincte comme il l’aurait été au Yoseikan.
Après la mort précoce de Jim ALCHEIK en 1962, ses élèves et successeurs ont assuré la continuité de son travail.
Roland HERNAEZ Daniel DUBOIS
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